Nous avons eu la chance de rencontrer Déborah Lukumuena il y a quelques semaines à l’occasion d’un shooting pour notre nouvelle collection BOTANICA. Déborah est une actrice pleine de promesses, appartenant à cette nouvelle vague du cinéma français, qui casse les codes et dépoussière une institution encore trop peu représentative de la richesse culturelle française. Malgré son jeune âge, elle a déjà à son actif un palmarès impressionnant.
Plus jeune et première femme noire lauréate du César du meilleur second rôle, Déborah s’est fait connaître grâce au rôle de Maimouna dans le film Divines réalisé par Houda Benyamina, pour lequel elle a reçu en 2017 le César du meilleur second rôle. Déborah a aussi joué une travailleuse sociale d’un centre d’accueil pour femmes SDF dans Les Invisibles de Louis-Julien Petit, et était à l’affiche de l’adaptation du roman Anguille sous roche d’Ali Zamir adapté au théâtre par Guillaume Barbot. C’est une comédienne éclectique qui navigue aussi bien entre le comique et le dramatique, le cinéma et le théâtre. Une capacité d’adaptation qui lui vient de sa double culture franco-congolaise dont elle est très fière et qui influence l’actrice qu’elle est.
À travers ses rôles, Déborah délivre des prestations touchantes aussi bien par leur honnêteté brute que par leur subtilité. Ses personnages ont une dualité marquée, et c’est ce qui plaît à l’actrice : “ça les rend plus intéressant, sans doute parce que j’ai aussi cette dualité.” Ses personnages sont aussi des femmes indépendantes, qui vivent comme elles le souhaitent, en dépit des codes d’une société à l’héritage patriarcal. Des femmes qui ont donc fait le choix de la liberté, à l’instar de Déborah Lukumuena.
C’est de sa mère, une femme forte et courageuse qui a élevé ses cinq enfants à Épinay-sous-Sénart dans l’Essonne, qu’elle a hérité de cette détermination. La comédienne la décrit même comme une colère qui la guide, lui donne une hargne d’aller toujours plus loin et d’en vouloir plus.
Cependant elle n’a pas toujours eu cette assurance, plus jeune elle avait du mal à s’exprimer. Elle était donc admirative des personnes excessives, au charisme imposant tel que Gargantua (de Rabelais) ou encore Jonathan Rhys-Meyers avec son interprétation du roi Henri VIII. En grandissant la comédienne se détache de cela, selon elle : “vivre silencieusement, en se faisant petit c’est trop triste” et on ne pourrait pas être plus d’accord avec elle !
Car Déborah Lukumuena c’est aussi une femme droite, honnête, qui vit selon ses propres règles, notamment au niveau de son engagement qu’elle véhicule par son art, ses mots et parfois ses silences. Pleine d’assurance, de force et de spontanéité, Déborah offre une vision très rafraîchissante de la féminité.
Chez Rosamen Bado, nous sommes très heureuses d’avoir pu mettre en scène sa féminité et sa beauté pour ce shooting. Déborah pose comme une reine non sans caractère dans une ambiance flower power très pop.
Déborah, quelle est ta vision/définition de la féminité?
” Rihanna a un album qui s’appelle ” Unapologetic”. Sur la pochette elle est topless, le regard droit à la caméra et les seins raturés maladroitement. Je pourrais dire que ma définition de la féminité se résumerait à cette simple pochette. Dans l’assumation de soi, d’embrasser ses propres facettes qui se déclinent en mille et de se pardonner d’être irrégulière. S’embrasser. Embrasser son grain de folie. Viola Davis, Cate Blanchett ou encore Rosamund Pike incarne une féminité qui ne s’excuse pas et à laquelle j’aspire. Élégante mais fière. Pas envie d’être cette actrice française qui rase les murs pour susciter un mystère, j’en sème assez dans mes rôles !”
Découvrez les backstages de notre shooting avec Déborah Lukumuena
