Mardi dernier, j’ai fait la connaissance de la talentueuse Tiffany Bouelle, artiste plasticienne franco-japonaise. Une femme pétillante forte d’un caractère optimiste et bienveillant.
Tiffany a commencé sa vie professionnelle en tant que styliste. A 20 ans, elle travaillait sur des défilés de la fashion week et pour des sites de e-commerce de marques de luxe. Mais au bout de quelques années, elle plaque tout pour se tourner vers sa véritable passion, le dessin. Elle devient professeur d’arts plastiques dans une école maternelle tout en cherchant à percer dans l’édition jeunesse comme illustratrice.
Lors d’une exposition, ses créations sont repérées par le directeur artistique d’une des marques de maroquinerie du groupe LVMH qui lui propose une collaboration. Tiffany commence à vivre de son art et ose désormais se lancer dans la peinture. Dans son travail personnel, la femme tient une place centrale : à travers un style au minimalisme revendiqué, elle brasse quantité de sujets, parfois tabous, autour du corps féminin.
Quel est ton premier souvenir mode ?
A 4 ans, j’étais sur les genoux de ma mère en train de regarder fascinée des défilés sans trop comprendre ce qui se passait. C’était un grand spectacle ! On était dans les années 1990, il n’y avait pas de réseaux sociaux ni cette multiplication des collections. Le budget des maisons était concentré sur les défilés. Tout se jouait à ce moment-là !
Quelles sont les femmes qui t’inspirent ?
Georgia O’Keefe, pour son style de vie d’ermite et son rapport à la nature ; j’admire Frida Kalho pour sa ténacité ; Sonia Delaunay qui ne s’enfermait pas dans un seul support d’expression m’inspire ; et inévitablement ma mère, qui a quitté le Japon pour un pays dont elle ne maîtrisait pas la langue où elle a fait une carrière de styliste, notamment chez Martin Margiela, et m’a inculqué une rigueur qui m’est très précieuse aujourd’hui – il faut faire les choses !
Qu’est-ce que tu associes à la féminité ?
Plus jeune, elle se situait pour moi dans la symbolique. Je me sentais femme lorsque je portais du rouge à lèvre et des talons. Aujourd’hui, je dirais que la féminité se loge dans une façon de penser et d’interagir avec l’autre et le monde. Je pense aussi que rien n’est exclusivement féminin ou féminin en soi. Les choses sont bien plus complexes !
